Soirée pommes-châtaignes

Tout va bien, il est 22h, chacun tripote son clavier. Je laisse Arnaud en Écosse pour m'occuper un peu de la Bretagne. En effet, mon acolyte a débarqué ce soir avec un blend et un single malt mûris aux vents de notre bonne vieille armorique. Pas de tourbe au menu, mais des feux de bois et un vieillissement inversement proportionnel à la clémence du climat Breton, quoiqu'en disent les gens de mauvaise foi.

Un instant de gravité a précédé l'ouverture de la première bouteille de Whisky Breton (le blend évidemment), chacun s'est endurci l'esprit, prêt à condamner sans appel cette hérésie au moindre signe de faiblesse du breuvage... Et ils furent heureux.

	L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Si vous en doutiez encore, ce colloque d'écossais qui dégustent le chardon par la racine depuis plusieurs générations de cirrhosés près de l'Abbaye d'Elgin, vous en convaincront peut-être...

C'est de recueillement qu'il faut parler lorsqu'il a été question d'aborder le single malt, ArmoriK de son petit nom. Force nous est d'avouer que celui-là nous a aussi fait plaisir. C'est le lot de l'amoureux des bonnes choses d'apprécier aussi les petits plaisirs. Il serait fou et stupide de vouloir comparer l'incomparable.

A ce sujet, si vous avez un peu de culture, vous avez peut-être croisé au détour d'une de vos lectures Camadule engueulant le pauvre Captain Beaujol qui avait eu le malheur de dire : "Ça ne vaut pas un Chambertin-Clos-de-Bèze" en parlant du Beaujolais nouveau.

Il est difficile d'être philosophe tous les jours, voilà pourquoi on va terminer cette page dans les Highlands. Pour être francs, il faut vous dire qu'avant d'attaquer l'ArmoriK, nous avons eu envie de comparer le goût de paille du Whisky Breton avec celui, de foin, de l'Invergordon, un single grain Écossais (sans ajout de caramel, lui).

Laurent
15 octobre 98
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