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Racke RauchzartIl est des étiquettes où les carences du marketing inspirent les quolibets potaches aussi facilement que certains fâcheux importuns les coups de pieds au derrière. Le Whisky Allemand Racke Rauchzart fait partie de ceux-ci tant une lecture rapide de son « packaging » sous le prisme d'un œil railleur nous poussent à la critique que je ne résiste pas de partager avec vous. Tout d'abord, alors que la majorité des producteurs de whiskies inscrivent non sans morve la mention « Blend », nous voilà pour la première fois devant un « grain & malt » bien déconcertant. Bien que Distillé et vieilli en Ecosse, nulle part n'apparaît le mot Scotch... fichtre-cul ! Sommes-nous en présence d'un produit « Made in Germany » ou s'agit-il d'une entourloupe Albano-mafieuse ? Nos mystérieux bienfaiteurs qui nous ont envoyés ce flacon pour le soumettre à nos Loyollesques papilles nous certifient que ce whisky a été élaboré pour s'adapter au goût teuton... Ahhh... Dois-je percevoir comme un indéniable signe de sa popularité dans son pays le numéro de série à... 8 chiffres inscrit au bas de la bouteille ? Enfin, signalons le design très « hype » mettant en scène un magnifique renard doté d'une interminable queue... De toute évidence, « la queue de renard » est une des vicissitudes d'après dégustation que semblent ignorer les consommateurs de ce « Nectar des Dieux ». Mais encore une fois, que le Kronprinz me pince ! La raillerie est vaine quand une dégustation vient démentir le mauvais esprit : bien qu'il ne s'agisse pas de l'or du Rhin en bouteille, bien qu'on puisse y déceler autant de finesse qu'à la Fête de la Bière de Munich, force m'est de constater que le Racke Rauchzart se consomme sans déplaisir et qu'il partirait visiter mon for intérieur avec un Cola sous le bras sans coup férir. Je bats ma coulpe d'avoir médit si prestement sur le contenu de ce whisky dont l'aspect extérieur est aussi enthousiasmant, il faut le reconnaître, que la paire de lunettes de l'Inspecteur Derrick... Un nez sans défaut mais sans grand charme, un palais rond mais sans parfum extatique, il finit tout comme il commence en bouche, c'est-à-dire sans crier gare. La couleur limite rubis au point qu'il rappellerait le sang du Dragon de Siegfried semble attester à coup sûr de la présence d'un puissant caramel fort heureusement insipide. Qu'à cela ne tienne, ce distillat écossais, malgré un traitement teutonique, ne dégoûtera pas les amateurs du genre et même si nous préférons nos délices maltés d'Ecosse, nous espérons de la part de nos cousins germains Ein Gross effort pour produire un jour un whisky décent, confiants que nous sommes en leur talent tant nous les savons, comme on dit pour les saucisses, aussi Francs que Forts. Arnaud |
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