Lammerlaw

Ami du whisky, nous qui avons fait voeu de te faire découvrir des nouveautés et de te faire partager les sensations encore émues de nos palais, voici un breuvage à la hauteur de ta soif d'exotisme et d'étonnement : le Lammerlaw de Nouvelle-Zélande... Ahhhh... Nous donnons dans la chasse au cliché maintenant ! En effet, La Nouvelle-Zélande n'est pas seulement le pays des rugbymen en noir, des agents secrets français maladroits, des marins solitaires chevronnés et des farouches apteryxs (les wiski, euh pardon, les kiwis).

Cet archipel austral a su offrir au monde un whisky digne de ses colons britanniques. L'histoire nous enseigne qu'à l'instar du Canada, la Nouvelle-Zélande a été la terre d'accueil d'une immigration d'origine écossaise massive au début du siècle dernier. Les descendants portent encore pour beaucoup d'entre eux des patronymes fleurant bon le malt. Aucune surprise à voir apparaître depuis quelques années des produits du terroir qui doivent égayer plus d'une brochette-party chez les maoris.

Rappelons que la Nouvelle-Zélande possède un joyau géologique, les Alpes Néo-Zélandaises, petit bijou de montagne enneigée sertie dans un écrin de verdure. Ceci confère au pays, de concert avec un climat tempéré et une pluviométrie conséquente, des sources d'une rare pureté... De l'eau, un climat tempéré et humide, des origines écossaises... il n'en fallait pas plus pour voir naître là le Lammerlaw, élaboré par un passionné, M. Wilson.

Nous avons donc pu déguster ce Lammerlaw, en Cask Strength (c'est-à-dire en "brut de fût", directement sorti du fût de vieillissement, sans réduction de degré), embouteillé par les soins des gens de chez Cadenhead's à Campbeltown, en Ecosse.

Alors que rien n'est mentionné à ce sujet, nous soupçonnons le Lammerlaw - qui titre à 50,8° - d'être un malt. Nos collègues de la Maison du Whisky affirment qu'il en est un... Toujours est-il que la qualité de ce produit est impressionnante !!! 10 ans d'âge, est-ce trop ou trop peu ? Foin de balivernes ! Aux whiskies bien nés, la valeur n'attend pas le nombre des années !!!

Ce qui charme avant toute chose le béotien comme le maltophile averti dans ce noble breuvage est sa couleur or pâle, témoin d'un vieillissement en fûts de chêne neufs. La confirmation est immédiate à la première plongée du nez dans le verre : le parfum de la vanille, signature indélébile du jeune chêne, vient vous cajoler l'appendice nasal et ce n'est pas la première gorgée curieuse qui viendra démentir ce plaisir.

Le Lammerlaw étonne par sa douceur, sa suavité et sa légèreté alors que son titrage à 50,8° aurait de quoi abasourdir n'importe quelle papille douillette. Chaleureux, sucré sans être alcooleux, il finit au palais par une pointe de sécheresse qui n'a d'autre dessein que de vous inviter à vous resservir.

Les collectionneurs de Cadenhead's nous avaient habitués à de grands nectars... Ils récidivent en nous offrant la preuve que le All Black peut être homme de goût et faire oublier la baie d'Auckland, Charles Hernu et Mururoa autour d'un "dram" d'une envoûtante langueur australe.

Arnaud
Ce soir-là...