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AmrutLorsque les nuages de l'indépendance font de l'ombre à leur colonies, les anglais rentrent chez eux avec armes et pas forcément bagages. En Inde, ils ont laissé les voies ferrées et le savoir-faire des distillateurs. Avec plus ou moins de bonheur, les populations locales se réapproprient ces vestiges, comme nous l'avons observé plusieurs fois... Hier soir, l'inquiétude a plané sur nos fronts au moment de déboucher la bouteille de Amrut, dégotée par Arnaud il y a quelques temps. Le premier nez nous a rappellé quelques terribles représentants de « queues de distillation», dont vous avez peut-être lu les aventures sur ce site. Pas d'extase lors de cette dégustation, on laisse les feux de Bengale au placard en attendant une meilleure occasion. La planche à clous n'est pas pour autant de mise : notre panoplie de fakir reste au frais, à côté de nos costumes de bourreaux, car ce whisky a bel et bien été élaboré pour faire plaisir. On oubliera son nez de fruits pourris et son manque de rafinement, pour noter qu'il part d'une bonne intention. J'ai eu du plaisir à m'en resservir et il y a fort à parier que la bouteille ne passe pas l'hiver. Notre première impression était claire : nous n'avons pas envie de le « descendre ». Même si on y reconnait quelques tares, on a envie d'extraire ses meilleurs éléments. Tous les whiskies de ce site ne nous ont pas croisés dans de telles dispositions... Ce soir, il serait trop facile de faire la fine bouche au pays du proverbe « Avant de chercher la ripaille dans l'oeil de ton voisin, trouve le Brahmapoutre dans le tien ». Les fleuves indiens inspirent Arnaud, qui disait tout à l'heure : « Heureusement il y a l'Indus ». Le Amrut a une réjouissante attaque, et nous offre même la surprise d'une petite longueur tout à fait agréable, même s'il est exempt de parfums notables. Laurent |
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