ShaM

Raconter l'épopée de cet elixir (que nous rebaptiserons l'eau rance d'Arabie) depuis ses sables syriens jusqu'à nos verres infidèles aurait pu occuper Shéhérazade pendant Mille et une nuits . Nous vous ferons grâce des nombreuses sourates de cette Odyssée mais devons la relater en bref pour les incrédules qui douteraient encore du dévouement de vos serviteur pour vous gratifier ici des whiskies les plus insolites.

C'est par la grâce de mon cousin, archéologue de son état, de faction périodique dans les sables du Levant que nous vous offrons nos impressions sur le whisky Sham. En effet, après avoir bravé la chiourme à la solde du joyeux démocrate qui s'ignore et qui dirige le pays à coup de AK 47, Bachar-el Assad, c'est à la barbe du prophète et en déjouant les pièges des ruelles tortueuses de Damas, la Perle du Désert, que « Indy » a pu nous faire parvenir l'un des pires whiskies que nous ayons eu à boire à ce jour.

Sa dégustation par nos bouches délicates n'aura pas excédé le temps de le recracher mais elle nous permet d'affirmer sans prêcher dans le désert que la Syrie doit sans doute disposer de réserves pétrolières impressionnantes pour mettre en vente ce qui de toute évidence semble être un dérivé puissant du kérosène ayant à la fois les propriétés combinées de la liqueur Choum , de l'urine de dromadaire et de l'Eau Ecarlate...

Le nez est à la hauteur de la bouche, c'est-à-dire 10 pieds sous le sable et personne ne songe à se resservir après une gorgée : mon estomac se tourne vers la Mecque tandis que celui de Laurent s'enfuit à Médine... Nos bouches respectives font Ramaddan sur le champ avant d'être délivrées par l'oued salvateur d'un verre d'eau.

Ami pèlerin, ne suis pas le mirage de l'oasis Al Sham, son whisky n'étant qu'un leure, un élixir à mauvais génie et l'appanage d'un Vizir confondant le Calife avec le Calice.

Arnaud
Ce soir-là...