|
||||
Georgia MoonIl n'échappera à personne qu'avec un tel pensionnaire sur notre site, nous touchons le fond. Je vois déjà le facteur croulant, tel Guillaumet dans la Cordillère des Andes, sous un sac de courrier d'insultes pour avoir osé exposer ce " jus de pomme de terre " sur la toile. Ce qui est rare est cher, dit le dicton. A aucun moment il ne précise que ce qui est cher peut être infect... à ce point, c'est du masochisme. La honte m'empourprera si je vous avoue que j'ai traversé l'Atlantique et sillonné New York pour trouver le Georgia Moon... Mon verre était alors dans la Grosse Pomme et n'a pas pu se remplir de ce Moonshine à temps pour une dégustation préventive, auquel cas je n'aurais pas laissé derrière moi un nombre surréaliste de billets verts à un marchand de spiritueux en tout genre de la 5ème avenue (et de la 5ème dimension ! ! ). Un peu de sang-froid va m'être indispensable pour évoquer " ça " avec le minimum légal d'objectivité. Les gens qui ont commis le Georgia Moon (que l'on qualifiera de petits plaisantins tant il est inconcevable de leur décerner le nom de distillateurs...) l'ont ainsi nommé pour faire référence aux alcools artisanaux de contrebandes fabriqués la nuit (d'où Moonshine) pendant l'infâme Prohibition qui frappa pendant près de 20 ans les consciences et les gosiers de la prude Amérique. Vous échappez à la présentation du Georgia Moon en bocal de formol, et vous ne pouvez contempler - lucky you - ni sa couleur inconsistante puisqu'il sort quasiment de l'alambic (30 jours de vieillissement... en fait de " repos ") et encore moins son odeur (oui, là je ne parlerai pas de parfum... ou alors sous la torture...) de jus de betterave rance. Pour ce qui est du goût et de la description de ce dernier, puisqu'il me faut le redéguster pour vos soins, j'aurai plus besoin de compassion de votre part que d'une attention soutenue... Vert, âpre, fade, écoeurant, aqueux et piquant... Quand je pense que notre application à goûter des whiskies du monde entier vous donne parfois l'envie de nous en acheter, le doute m'assaille, comme on dit au Kenya, sur la santé mentale de nos lecteurs. Je n'ose croire qu'une intelligence humaine ait pu concevoir quelque chose comme le Georgia Moon (produit au Kentucky) mais je comprends maintenant tout le sens de l'expression " Tord-Boyaux " tant je ressens " tripalement " les effets de la " chose " crée par un " Maître-distillateur " que le FBI ne peut décemment laisser en liberté bien longtemps. Arnaud |
||||