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DYCQuelles trouvailles que ces spécimens !!! j'avoue humblement avoir mis en danger ma vie et c'est sous les balles de la guardia civil que j'ai traversé par plus de 3000 mètres d'altitude des cols enneigés des Pyrénées pour vous livrer 2 bouteilles de whisky espagnol... enfin... bon... si je vous disais que j'ai acheté vulgairement ces boutanches au Pryca de San Sebastian avec ma carte visa... le charme serait rompu et ce soir, j'avais envie d'être aussi mytho que Hemingway. Diantre! Alors, donc, le DYC est un whisky espagnol produit par un reliquat des grandes corporations agro-alimentaires franquistes des années 50/60. DYC (Destilerias Y Crianzas del whisky SA) possède néanmoins une taille suffisante pour s'être offert la distillerie écossaise de Lochside. Le DYC détient le privilège d'être un des whiskies les plus vendus en Espagne. A la bonne heure... nous en voudrions aux ibériques que d'exporter ce breuvage vers d'autres cieux. Rendons justice à ceux qui s'adonnent au DYC... Comme Laurent et moi nous le disons quelques fois, ce whisky est un whisky de 3... un qui le boit et deux qui le tiennent !! Mais les ibères sont rudes aux alentours de Palazuelos de Eresma où la firme DYC commet ce liquide jaunasse depuis 1959. La patrie de Penelope Cruz (goîîînfre !!!) n'a pas de pétrole mais elle a le DYC et c'est certainement pour faire oublier les hivers rigoureux du plateau de Ségovie que ce blend a été lancé. Après une enquête inquisitoriale digne de Torquemada, nous avons découvert à sa semence... pardon... à sa décharge que ce blend porte en lui les éléments traditionnels d'un whisky de grande facture (orge en partie maltée et fumée à la tourbe, alambics traditionnels écossais, chais de brique et sur terre battue pour limiter l'amplitude thermique, etc...). Mais rien n y fait : le DYC se trahit au premier regard... Caramba ! Alors qu'il est vielli en fût de chêne américain (les fûts de xérès restent très onéreux !), ce qui devait lui conférer une couleur claire, le DYC affiche avec outrecuidance une teinte marronasse qui confirme l'utilisation de grossière mélasse colorante et édulcorante. Dommage car la première impression étant souvent la bonne, la dégustation n'est qu'une suite de déceptions : grossier en bouche, après un nez de pétrole et de porridge (ma dis, tou la sens, la céréale, amigo ?), le final est rapide et douloureux, aussi sec qu'un champ de pierre de vieille Castille... Il n y a eu que peu d'amour dans l'élaboration du DYC qui fait mentir Carmen la Sévillane... L'amour n'est plus enfant de bohème, noble aïeul et sésame d'alchimie,... Avec le DYC, il n'est que rejeton de misère. Doués de conscience, quoique peu professionnelle, les distillateurs de Palazuelos ont dû réaliser que leur ouvrage était frappé du coin de la médiocrité car ils nous gratifient aussi d'un DYC 8 ans d'âge, plus rond, moins brûlant, plus fondu et aromatique mais soyons franc, il ne casse quand même pas 4 pattes à un chien andalou. Pour conclure sur cet élixir hérité des années franquistes et de fierté nationaliste, nous resterons sur notre faim Laurent et moi : certes, le DYC n'est pas un jus de paella mais il ne boxe pas dans la catégorie "bon goût"... On ne nous fera pas prendre les tapas pour des pan-bagnats ! Arnaud |
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