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 L'hyperventilation 
Tortue marine
Tortue marine

Lorsqu'on retient sa respiration un certain temps, le besoin impérieux de respirer se fait sentir. Le plaisir de l'apnée sera d'autant plus grand si on arrive à retarder cet instant. Une condition pour bien profiter de l'apnée est d'être détendu, le plus « zen » possible. L'entraînement et l'augmentation progressive de la durée de l'apnée sont aussi des facteurs importants. Même si ces dernières conditions sont réunies, il reste le plus important : la ventilation juste avant l'apnée.

La ventilation a pour but d'éliminer le gaz carbonique du sang et charger ce dernier en oxygène pour qu'il aille aussitôt nourrir le corps. Entre deux apnées, il faut donner suffisamment de temps à notre organisme pour effectuer cette purge. Une respiration lente et profonde favorisera ce processus. Toutefois, un danger guette l'apnéïste à cet instant : paradoxalement, il ne doit pas trop se ventiler. Explication :

L'air des alvéoles contient plus de gaz carbonique que l'air que nous respirons, car le cycle inspiration / expiration est relativement lent : pendant qu'on apporte de l'air frais aux poumons, le sang continue à déverser du gaz carbonique dans les alvéoles. Il faut savoir aussi que le besoin de respirer survient lorsque la quantité de gaz carbonique atteint un certain seuil dans les poumons. Ce dernier point va s'avérer très important ; ce ne sont pas les organes en manque qui provoquent le besoin de respirer, mais l'évaluation de la quantité de gaz carbonique présente dans les poumons.

Si on respire profondément très vite (hyperventilation), on va purger une partie du gaz carbonique contenu dans les alvéoles pulmonaires. Le résultat de cette manoeuvre est facile à comprendre : si l'hyperventilation a été longue, il n'y a presque plus de gaz carbonique dans les poumons, il va donc falloir plus de temps que la normale pour atteindre le seuil du besoin de respirer. L'apnée va durer plus longtemps...

La faille est la suivante : le corps de l'apnéïste qui s'est hyperventilé consomme autant d'oxygène que celui de n'importe qui. Il risque d'arriver au point où ses réserves en oxygène sont proche du zéro. Il ne s'en apercevra pas car le gaz carbonique dans ses poumons n'a pas encore atteint le seuil du besoin de respirer. Alors que l'apnéïste ne se doute de rien, un manque d'oxygène du cerveau peut provoquer une syncope !

Moralité, pas d'hyperventilation avant l'apnée !

Voir aussi la page sur le rendez-vous syncopal des 7 mètres, pour plus de détails.