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[Mon récit] • Récit de José • Photos de Claude • Photos de José • Quelques chiffres
José avait particulièrement insisté pour qu'on soit tous à l'heure pour le départ... Il est arrivé avec une heure de retard et personne ne lui en a voulu puisqu'on a encore pris le temps de vivre pendant deux heures avant de prendre la route (Apéro, nouilles, Internet et jeux vidéos). Vers 23h on a embarqué : Anne, Béatrice, Claude, Nathalie, Jacqueline, Éric, Émilie, José, Delphine et demi, Éric, Léo et votre serviteur. On était plein de duvets, de victuailles et de téléphones portables. Claude avait tout son arsenal photo, comme d'hab. Les photos seront sur le web dans quelques heures s'il tient ses promesses... Une pensée pour ceux qui étaient "certains" qu'on allait passer une partie de la nuit dans les embouteillages : Après une heure de route sans histoire, on avait atteint notre point de chute, un p'tit bled choisi suivant un tas de critères savants, entre autres pile poil sur la ligne centrale de la bande de totalité. On a atteri dans un champ déjà occupé par d'autres fèlés comme nous. Tout était mouillé et il n'y avait pas un brin d'herbe... Un vrai bourbier ! Ça aurait pu nous forcer à chercher un autre endroit si on n'avait pas découvert à proximité une sorte de carrière/mine énorme et toute sèche, genre la "salle Z" pour ceux qui connaissent les catacombes de Paris. L'enthousiasme est monté d'un cran et a duré jusqu'à plus de 3h du mat. Chacun était confortablement installé. Le seul souvenir qui me reste de la suite de la nuit est un sommeil profond dans un calme total... Au réveil, premier choc : un plafond nuageux bien sombre, bien compact, du genre "j'y suis, j'y reste". Certains ont bien caché leur angoisse à ce moment-là. Un coup de fil de Françoise nous indiquait qu'il faisait beau à Beauvais, un autre d'Arnaud nous a incité à décoller vite fait vers l'ouest, laissant le bourbier, son plafond et ses nombreux occupants loin derrière. L'appel du soleil ! L'éclipse a commencé alors qu'on roulait encore vers cette éclaircie qui nous faisait de l'oeil depuis un moment près de l'horizon. Première émotion à travers un ciel moins opaque : La lune avait commencé à croquer le soleil. Ça devenait électrique. On a osé s'éloigner un peu de la ligne magique (tout en restant dans la bande de la totalité) pour se rapprocher du ciel bleu. Plus on s'approchait de la zone d'éclaircie, plus on traversait des plaques de zones ensoleillées. On était déchirés entre l'envie de s'arrêter dans cette zone de visibilité moyenne et continuer vers le coeur de l'éclaircie. Mais l'éclipse avançait inexorablement et on a posé nos basques et nos parisiens dans un champ ensoleillé. Autant le dire tout de suite : On a vu l'éclipse dans des conditions parfaites. Le ciel était bien dégagé pour l'observation. Les nuages qui calfeutraient l'horizon ont grandement participé au spectacle quand la lumière a décru. Les couleurs disparaissaient presque pour laisser la place à des gris colorés de plus en plus sombres. Le croissant déjà bien entammé a laissé place à une espèce de rognure d'ongle qui nous a taquiné les lunettes pendant de longues et délicieuses minutes. Une biche paniquée s'est même montrée, sautant fiévreusement dans le champ d'en face. La température ne cessait pas de baisser. On avait l'impression d'avoir les doigts gelés. On sentait que le petit arc de lumière solaire n'en avait plus pour très longtemps... Il a disparu dans un petit éclat et on a enlevé les lunettes... ... ... Pour moi ça a été un vrai choc. Après coup on n'a pas réussi à trouver de mots pour décrire ça. Vous qui avez la télé, vous avez dû voir à quoi ressemblait cette couronne solaire époustouflante. Je crois que ça restera longtemps l'image la plus forte de ma collection personnelle. On était un peu hystériques (dans la dignité, tout de même). Je n'avais encore jamais vécu aussi intensément le fait d'être à la fois debout et sur le cul. Pendant les deux minutes de totalité on a vu Vénus, puis Mercure, quelques étoiles mais pas plus car on était loin du noir complet. Beaucoup de lumière diffusait des nuages éloignés. On était subjugués par cette couronne éclatante, par la sensation très forte de présence de la lune. On a tous interrompu immédiatement le flash du retour du soleil en remettant les lunettes ou en regardant les couleurs se réchauffer tout autour de nous, un peu interdits... Le stress du matin n'était pas si loin que ça, même si on ne le sentait plus. J'ai senti à la fois un grand relâchement, un grand bonheur, une ENORME émotion (dès le début du phénomène), une grande joie, presque même de la reconnaissance pour la nature, Newton, Gallilée, Tintin et leurs potes. Nous sommes déjà plusieurs à vouloir aller en voir d'autres... Laurent, le soir du 11 août 1999 |
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