Préparation • Le site • [Observation]

Eclipse annulaire du 3 octobre 2005, à Madrid (Espagne)

Les images

Les photos ci-dessous (sauf la première et la dernière) sont des scan de négatifs car la machine du labo du coin de la rue perdait les pédales dans ce négatif sur lequel il n'y a ni photo de mariage ou de bébé faisant ses premiers pas. Prochainement, les scans seront refait avec du matériel pro. Ça donnera des images de bien meilleure qualité mais à peine plus nettes car la surexposition a trop "ébloui" certaines images... En tout cas, on aura une meilleure homogénéité des couleurs et moins de "bruit"

Les photos ont été prises avec un Canon A1 équipé d'un 400mm/f5.6 Vivitar, diaphragme proche de l'ouverture maximale (entre 6.7 et 9.5 uniquement), à des vitesses comprises entre 1/250ème et 1/1000ème. La prochaine fois j'utiliserai un dictaphone pour mémoriser les données de chaque photo, ce qui permettra également d'enregistrer précisément l'heure (bruit du déclencheur).

Observation

10 bonnes minutes après le premier contact, une première photo juste pour tester le temps que met l'ensemble appareil-trépied pour se stabiliser après le réarmement automatique. Si vous remarquez des taches solaires, c'est que votre écran a besoin d'un petit nettoyage...

L'attente commence... un coup d'oeil de temps en temps... ne pas se fatiguer les yeux... la machine est en route... pas un brin de nuage... p'tit vent frais... commence à faire frisquet... 10h20 : je mets mon pull, j'ai déjà froid aux mains... 10H25 : j'enfile le blouson, ça caille (esta cayendo)...

Pas pu résister : je déclenche. Pourtant ce n'est pas encore l'un des trois instants pour lesquels je réserve toute la pellicule.

Les minutes qui vont suivre vont me réserver une émotion particulière : Au fur et à mesure de l'entrée de la lune dans le soleil je sens que ça me "remplit" par le ventre. Ça peut paraître bizarre, mais je ne sais pas le décrire autrement...

Ça me fait penser à l'effet que m'ont fait les totales de 1999 et 2001 au moment d'enlever les lunettes... Bref, l'ambiance est à la fête, mais pas question de retirer les lunettes cette fois...

Ça se précipite, la lune "pénètre" le soleil et un nouveau spectacle commence : L'anneau de lumière qui se referme ! Alors là, c'est carrément jouissif, super beau, magique, doux, éclatant, puissant, rond (ben oui), de plus en plus rapide... je commence à mitrailler dès que je crois voir le croissant se refermer dans les microprisme du viseur (c'est encore là qu'on voit le mieux, même si mes petites jumelles sont à bout filtre aujourd'hui).

Ça y est ! J'en ai les larmes aux yeux. C'est donc plus fort à chaque fois ? Je cesse de prendre des photos et je me régale du spectacle en passant des jumelles à l'appareil, de l'appareil aux lunettes, etc... Je sais que dans une minute, il va falloir se remettre au travail...

Pas le temps de vérifier l'heure, dès que je considère que la lune est presque au centre, je recommence à mitrailler. Je sais que je suis sur un emplacement idéal. A chaque fois que l'appareil se stablise, je redéclenche et je change ensuite de diaphragme ou de vitesse pour la prochaine photo...

Encore un coup de chance : la photo qui montre la lune bien centrée sur le soleil est aussi celle qui est la moins surexposée. Un scan plus fin des négatifs fera peut-être apparaître que l'exposition n'est pas si mauvaise que ça....

A peine le temps de s'émerveiller que le disque noir continue sa course vers le bas. J'abandonne l'appareil et reprends l'observation, prêt à bondir dès que je sentirai qu'arrive le 3ème contact (la lune commencera à sortir du soleil).

Pour l'instant, la plus belle photo n'a pas encore été prise...

J'aurais franchement été déçu de ne pas avoir une photo de l'anneau régulier mais je ne m'attendais pas à ce qu'on peut observer sur cette autre photo : Entre les deux pointes du croissant en train de s'éloigner l'une de l'autre, il y a une tache de lumière...

C'est ce que les astronomes appellent dans leur jargon les "grains de Baily", des trouées de lumière rasante qui passent par les vallées de la lune, qui est loin d'être lisse. Sans la surexposition du film, je pense que ça n'aurait pas été visible. C'est certainement la photo la plus intéressante de la série.

Dans la même veine de chance, sur la troisième photo, on peut observer le même phénomène à la pointe droite du croissant. Laurent content :)

Scan propre d'une photo de la fin de l'éclipse.
La mise au point est correcte, de bonnes surprises en perspective !

La compile

"L'étalonnage" farfelu est l'oeuvre de mon scanner :

La progression de l'éclipse à Madrid

Trouvée sur http://www.astroarts.co.jp/news/2005/08/02spain_annular_eclipse/index-j.shtml