- Ah ! qu'il est difficile de travailler en équipe !
- Oui mais c'est bien plus vivant que tout seul !
- Ah ! pour avoir de la vie, y'a d'la vie, mais est-ce vraiment la vie
dont nous rêvons ?
De toute façon c'est bien connu, dans les groupes humains c'est comme
chez les animaux, il faut qu'il y ait des dominés et des dominants !
- Ah bon ? Est-ce si sur ?
Si les humains se conduisent comme des animaux, cela semble évident,
Mais il paraît que les humains ont un coeur et un cerveau un peu
spécial.
- Spécial tu dis ? C'est à dire ?
- Ben j'sais pas trop, y paraît que s'ils sont
unis par un haut idéal commun, leur coeur et leur cerveau peuvent se
mettre à fonctionner différemment, et au lieu d'additionner leur
différences, ils se mettent à former un ensemble qui les dépassent ...
- Oui c'est bien ce que je disais, une meute quoi, avec des dominants
et des dominés ...
- Non, non, non, pas une meute dont le but est de
chasser, de se défendre ou de survivre, mais un organisme créateur
où chacun ayant trouvé sa place peut exprimer sa sensibilité
créative pour renforcer la vie harmonieuse de l'ensemble dont chacun en
retour en bénéficie ...
- Mouais ... Si c'était vrai, ça se saurait ... et surtout cela se
verrait ! Mais partout où je jette mes doux yeux sensibles, je ne vois
que luttes entre dominants et dominés ...
- C'est parce que c'est difficile et qu'il y a
plein de pièges, d'illusions et d'ombres ... Il ne suffit pas de
désirer et de vouloir pour réaliser ... Il faut aussi bien étudier,
être prêt à changer, à se remettre en cause ...
Regarde un ensemble de musique de chambre ...
Chacun arrive avec un instrument différent.
Puis, l'ensemble doit trouver une partition qui plaise à tous, le haut
idéal à atteindre,
Là, la joie et l'enthousiasme sont à leur combles ! Ah ! quelle beau
concert allons nous donner !
Ensuite les répétitions commencent ... et là les difficultés !
- Il faut jouer ce passage fort,
- Mais non c'est doux au contraire,
- Attention, là tu as joué faux,
- Quoi, moi jouer faux ! Et c'est toi qui n'est jamais en rythme qui me
dit cela !
- Qui a pris mon crayon ?
..
- Bon ben si c'est si difficile que ça, moi, je retourne me coucher !
- Et continuer de vivre comme un animal ... C'est
un choix !
D'autres pensent que la vie est faite pour apprendre ?
Mais, pour apprendre quoi au juste ?
A créer ensemble de l'Harmonie, de la Beauté, de la Vie, de l'Abondance
et de la Prospérité qui bénéficient en retour à chacun ...
- Tu crois ?
- Oui, je le crois.
- C'est tentant, mais semble terriblement difficile !
- Ecoute un peu ce qui me semble être des
éléments favorables :
Avoir un haut idéal commun clair et partagé par tous,
par exemple, vouloir constituer une société pour permettre à chacun de
pouvoir exprimer sa sensibilité créative, pour générer de l'abondance
et de la prospérité qui bénéficiera à tous.
Savoir utiliser le pouvoir magique de la confiance éclairée !
- Le pouvoir magique de la confiance éclairée, qu'est ce que c'est que
se baratin !
- Attends, j'explique :
- C'est ça, vas y, essplique ...
- Sans la confiance, rien ne peut se faire,
aucune transaction, aucun commerce n'est possible,
Mais il me paraît important de savoir en quoi placer sa confiance. Car
si je place ma confiance dans des sables mouvants ... je ne pourrai que
m'enliser ...
Il faut donc que je place ma confiance en des éléments stables,
constants, certains ...
- C'est cela oui ... et tu les trouves où ces éléments stables,
constants, certains ...
- Dans le haut idéal et dans le désir de faire
pour le mieux !
Ainsi, si je m'associais pour créer une société, je baserai toute ma
confiance dans le fait que les autres associés partagent mon haut
idéal, (tu sais," vouloir constituer une société pour permettre à
chacun de pouvoir
exprimer sa sensibilité créative, pour générer de l'abondance et de la
prospérité qui bénéficiera à tous") et ont le désir et la volonté de
faire de leur mieux pour y réussir.
- Mouais, admettons, et "l'éclairage" dans tout cela ?
- Et bien, pour être vraiment une puissance
magique, ma confiance doit être éclairée par la connaissance des
limites de chacun.
Comme je le disais au début, il ne suffit pas de désirer et de vouloir
pour réaliser ! L'être humain est limité, "l'erreur est humaine".
Ainsi, si j'étais chargé des comptes, je vérifierai soigneusement les
documents (notes de frais et autres) que me transmettraient mes
associés. Non pas parce que je ne leur ferai pas confiance, mais parce
que je sais que même s'ils vérifient eux même plusieurs fois, l'erreure
est humaine. Par contre, si je trouve une erreur, je garderai mon
entière confiance en leur désir de faire pour le mieux et pour le
développement de la société.
Et je travaillerai à connaître toujours plus, les attentes et les
besoins de mes associés en terme de communication, pour créer des
conditions favorables permettant à chacun d'exprimer
- Sa sensibilité créatrice pour générer gna gna gna, gna gna gna.
C'est bon, je connais la chanson.
- Tu vois, par exemple, je vois que pour toi il
est important que je te laisse régulièrement la parole pour te
permettre d'exprimer tes humeurs.
- Quoi mes humeurs, qu'est ce qu'elles ont mes humeurs ? Elles sont pas
belles mes humeurs ?
- Elles sont magnifiques ! Surtout, ne change
rien !
- Bon.
Et alors ?
- Alors ?
Et bien si chacun clarifie ses besoins et ses attentes en terme de
communication, s'il prend conscience que ses attentes et ses besoins
sont différents de ceux de ses associés, et s'il travaille à respecter
les besoins et les attentes de chacun, alors, une véritable créativité
peut se développer.
- Une sorte de "brain storming" quoi ?
- En quelque sorte, mais au lieu d'orages, je
parlerai plutôt de germination, de jaillissement, d'inspirations ...
- Oh toi, il faut toujours que tu rajoutes ton grain de sel pour te
faire remarquer ...
- Et oui, cela fait partie de mes besoins ...
- Tout ça me semble tout de même un peu simplet , et bien "fleur bleue
" ...
- Tu as raison, car je n'ai pas encore parlé de
l'ennemi le plus terrible qui peut en quelques instants faire chuter
tout ce bel édifice !
- Ah ! là tu m'intéresses ...
Je t'écoute !
- Et bien ... il s'agit du côté obscur de la force ...
- Le côté obscur de la force ... On aura tout entendu ? Et qui joue le
rôle Dark Vador ?
- Ne rie pas, je suis très sérieux.
Pour que notre confiance puisse être vraiment éclairée, il me paraît
important de toujours avoir à l'esprit que chaque être humain possède
une zône d'ombre. Et que souvent, alors même que de toute bonne fois,
l'homme a de hauts idéaux, veut faire le bien, cette zône d'ombre peut
pousser à son insus cette homme à agir en contradiction avec ses plus
beaux idéaux sans qu'il ne s'en rende compte ...
- Oui, l'on dit même, "l'enfer est pavé de bonnes intentions".
- Et bien tu vois, tu commence à saisir
l'importance de ce côté obscur ...
- Très bien, c'est donc bien ce que je disais au début, rien à faire,
même si l'on veut faire le bien, même si on s'y applique, de toute
façon, le résultat sera la chute ! C'est bon, cette fois-ci c'est
décidé, je retourne me coucher.
- Attends, attends, tu oublies la puissance
magique de la confiance éclairée ?
- Ah oui, c'est vrai j'oubliais ! Suis je bête !
Et le Bon Génie d'Aladin ? il est où dans ton histoire ?
- Il est chez les autres.
- Les autres ?
- Et oui, c'est parce que les autres vont faire
confiance au fait que je partage leur idéal, que je travaille au mieux
de ce que je peux, qu'ils connaissent la puissance du côté obscur de la
force, qu'ils vont pouvoir éclairer ma zône d'ombre et
diminuer ainsi sa puissance, me rendant ainsi plus efficace, plus
vivant, plus sensible et plus créateur.
- Tu parles d'une histoire ... C'était dans "Star Wars" ça ? ... J'ai
jamais rien entendu de pareil ...
- C'est peut-être pour cela que tu ne vois que
des rapports de dominants et dominés autour de toi.
Les différences sont à la base des échanges.
- Oui, oui, je viens de voir cela en cours : "Sans différence de
potentiel, pas de circulation d'électron, pas de chute de corps, pas
d'échanges thermique, pas de vent, pas de pluie, pas de circulation ...
L'uniformité engendre la stagnation ..."
- Tu as tout à fait raison. Les différences sont
à la base de l'échange, mais pour pouvoir échanger de manière
constructive et créative, il faut tout de même une unité. Et cette
unité doit se trouver dans l'idéal commun qui lit les échangistes, euh
pardon, les associés.
- D'où l'importance de bien garder toujours à l'esprit cet haut idéal
qui unit les associés, et de faire confiance en la puissance du désir
que nourrit chacun de réaliser cet haut idéal pour pouvoir tirer un
véritable profit des différences. Car plus les différences sont
importantes, plus les énergie dégagées lors des échanges le sont.
- Bravo ! Bravo ! Mais attention, si tu continues
ainsi, nous serons bientôt d'accord sur tout, nous ne pourrons plus
échanger et c'est la mort qui va nous guetter ...
- La mort peut-être pas, mais le manque d'argent oui ! J'ai plus un
rond pour payer ma tournée !
- Ah la peur de manquer d'argent ...
J'ai résolu ce problème une fois pour toute en regardant les westerns.
- Les westerns, allons donc ...
- Oui, lorsque les bandits attaquent une
diligence, ils disent :
- "Haut les mains, la bourse ou la vie ?"
Et les pauvres voyageurs sont obligés de donner leur bourse car la
cavalerie arrivera de toute façon toujours trop tard !
- Exactement ! Mais ce qui est intéressant, c'est
que les voyageurs choisissent toujours de donner leur bourse plutôt que
leur vie ...
Et donc je me suis dit que le plus important, n'était pas de manquer
d'argent mais de manquer de vie !
J'ai donc surtout peur de manquer de vie et beaucoup moins de manquer
d'argent ...
Car je pense que si je développe la vie, si j'essaie de trouver les
conditions qui peuvent l'intensifier en moi et dans mes entreprises,
cette vie jaillissante et créatrice sera source d'abondance et de
prospérité.
Savoir s'il faut de l'argent pour pouvoir vivre ou s'il faut vivre
pour pouvoir gagner de l'argent,
- Tu choisi vivre pour pouvoir gagner de l'argent.
- Merci !
Ainsi, si je dois perdre un peu d'argent au bénéfice de la vie, je
choisi de perdre un peu d'argent.
- Et si tu dois perdre un peu de vie pour gagner de l'argent, tu
choisies encore de perdre un peu d'argent !
- Encore Merci !
- Et pour ma tournée, on fait comment ?
- Que penses-tu d'éditer nos conversations ...
Sylvain Binder, janvier 2005
(avec son aimable autorisation)
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